Allures et style du setter anglais

Aucune race de chien de chasse n’a une allure qui accroche l’œil autant que la sienne. Elle est toujours belle parce qu’elle provient de l’harmonie des mouvements et non de leur rapidité. Le setter anglais est une « machine à chasser » aussi jolie à voir à grande vitesse qu’au ralenti. Le galop idéal du setter anglais est caractérisé par un port de tête rigide et tendu, sans effet de balancier, dans le prolongement ou au-dessus de la ligne du dos et des reins qui demeure horizontale et apparemment immobile. Cette immobilité de la ligne supérieure (tête, cou, dos, rein) provient d’une angulation très marquée des membres antérieurs et postérieurs, d’une égale puissance des cuisses et des épaules, d’une certaine retenue dans le galop.

Les membres antérieurs doivent aller chercher le sol très haut et très loin en avant, assurant ainsi une prise de terrain dans le mouvement, souple et longue, à l’inverse du galop piqué. Les membres postérieurs très coudés, travaillent en semi-flexion portant ainsi, comme les antérieurs, le corps très prés de terre. La queue portée en cimeterre, un peu au-dessous de la ligne du dos, est en général immobile, sauf dans les changements brusques de direction où elle sert de gouvernail, l’aidant ainsi à virer sur place. En action de chasse, ses allures sont très variées. Sa vitesse est constamment freinée par une recherche continuelle de l’émanation. Sa quête est instinctivement croisée, rarement rectiligne. .

Le setter anglais sonde la plaine par de fréquents « coups de nez » ; il explore à fond le terrain par de brusques et faciles changements de changements de direction. Quand il entre dans une zone d’effluves, tout son corps s’abaisse encore plus prés du sol, puis, guide par son nez, porte alors très haut, il remonte dans le vent le plus directement possible vers le gibier. Dans une démarche rappelant merveilleusement la force sauvage des félins, il glisse littéralement sous l’émanation, tous les muscles bandés par un influx qui va se libérer dans un « arrêt cataleptique » ou une reprise immédiate de sa quête. Le setter anglais arrête couché ou semi-couché, la truffe horizontale ou légèrement montante, le fouet dans le prolongement du dos.

Roc Mignon : un affixe de valeur, interview de Bernard de Crémiers

Expert confirmateur, Bernard de Crémiers développe le célèbre affixe Roc’Mignon, une référence en matière de setters anglais.


Bernard de Crémiers : Roc Mignon a été créé, il y a cinquante ans, par Jean-Marie Pilard, ancien président du Club du setter anglais. En 2007, lorsque cette grande figure de la cynophilie française, a souhaité passer le relais après toute une vie consacrée à la promotion et à la valorisation du setter anglais, j’ai décidé de reprendre l’élevage.

Quels sont vos objectifs ?


Bernard de Crémiers :  Le principal est de produire des setters anglais de haut niveau. Par haut niveau, nous entendons des setters anglais qui ont les qualités essentielles de la race, à savoir, équilibre, morphologie, style et grande passion de la chasse.

 

Dans l’esprit des acquéreurs, Roc’Mignon, est-il un gage d’excellence ?


Bernard de Crémiers : L’élevage s’attache à créer son courant de sang, en s’appuyant notamment sur les meilleurs sang français et étrangers qui produisent aujourd’hui les meilleurs setters anglais. En parallèle, nous mettons en place une base de données des champions, en établissant un arbre généalogique de la race. Retracer l’historique de toutes les portées permet de mieux repérer les branches porteuses du succès . À partir de là, nous pouvons effectuer un véritable suivi des courants de sang pour magnifier les qualités et éliminer les défauts.

 

 

Vous êtes un passionné de bécasse, comment repère-t-on un grand bécassier ?

 

Dés son plus jeune âge nous examinons les chiots qui ont le plus d’écoute et de repère. En les mettant au bois nous vérifions leur capacité à se repérer et avoir le sens du déplacement. Le setter doit avoir un moteur très développé, une grande capacité de récupération tout en dosant son effort. Sa curiosité, ses coups de nez, sa quête doivent démontrer qu’il est en perpétuel recherche de l’émanation. Il ne doit pas oublier tel ou tel buisson, il ralentit à bon escient. Suivre un setter au son de la cloche est très enrichissant. Le rythme doit être soutenu, les coulés francs, il n’y a pas d’emballement impromptu. Cette musique vous fait dire que le chien chasse et qu’il a « le sens du bois »